Après
les bleus de la Mer et du Ciel vint le rouge de l'Enfer.
Cette troisième fresque musicale contrastait avec les deux
précédentes. Le passage d'espaces naturels
à un
espace imaginaire lourdement imprégné de
mythologie me
plaisait par
son opposition radicale aux thèmes de nature et de
réalité. L'enfer était un plongeon
dans l'esprit
humain et ses délires théologiques. Pour l'aspect
plastique, outre la dominante rouge qui allait de soi, je
m'étais documenté sur les diverses
représentations
de l'enfer dans la peinture. Les illustrations de Botticelli pour la
Divine Comédie de Dante m'avaient grandement
inspirées,
mais
j'avais retiré toutes les figurations humaines, qui elles,
viendraient naturellement avec le public, se poser sur la
fresque. Les sons qui devaient se faire entendre au passage
des
visiteurs étaient un mélange d'ambiance de
château
hanté et de film d'épouvante. Le
résultat
était plutôt comique et
décalé, en tout cas
pas du tout crédible. Cela me convenait de proposer un enfer
à la fois ludique et ridicule.