1989 Papillon
Electrique Performance
Danse-Musique Interactive Jean
Robert
Sédano - Solveig de Ory - Etienne Delmas - Brigitte Burdin
Château de La Tour d'Aigues
Papillon
Electrique
En
1988, année faste,
j'avais mis au point un nouveau dispositif vidéo-musical
interactif,
nommé "Papillon Electrique". Il consistait en une
sorte de
papillon virtuel volant dans le noir à la recherche de
lumière. L'obscurité pouvait être la
nuit, mais
aussi un papier noir filmé à la perpendiculaire
ou encore
un tapis de danse noir, filmé en plongée. Quand
un objet
lumineux était repéré par le "Papillon
Electrique"
il s'y précipitait et ne le lachait plus, comme l'aurait
fait un
véritable papillon de nuit. Si cette lumière se
déplaçait, le "Papillon Electrique" la suivait,
mu par un
irrésistible magnétisme.
Pour transformer les
mouvements du papillon en musique, dans l'espace filmé,
rectangulaire, j'avais associé le bas de l'image
à des
sons graves et le haut à des sons aigus. La largeur de
l'image
était découpée en plusieurs
bandes
correspondant à des timbres ou instruments
différents.
Nous avions
installé la "Promenade Musicale" au château de la
Tour
d'Aigues, et son directeur Jean Blanc avait le projet de
réunir des musiciens, plasticiens et danseurs pour
promouvoir un
lieu de création inter-disciplinaire. Je lui avais
parlé
du "Papillon Electrique" et il répondit qu'il connaissait
une
danseuse et chorégraphe. C'est ainsi que Brigitte Burdin, de
la
compagnie "Transe Express", fut la première à
danser avec
le "Papillon Electrique". Le musicien Etienne Delmas avait
complété la programmation sonore avec notamment
des
chants
de rossignols.
Il y eut quelques
répétitions, Brigitte portait un costume et un
turban
noirs, seuls ses mains, pieds et visage étaient
découverts. Elle était filmée
à la
verticale et pouvait à sa guise faire apparaitre ou
disparaitre
un bout de sa peau , qui aussitôt attirait le "Papillon
Electrique" et ses manifestations sonores. C'était
très
amusant à faire et à regarder, surtout au moment
des
improvisations. Puis vint le jour du spectacle, devant un parterre de
notables culturels locaux et ce fut très réussi.
La
liaison danse-musique était idéale,
peut-être trop
car pour le spectateur, le fait que la musique naisse grâce
au
danseur n'apparaissait pas évident. On aurait pu croire
à
une bande pré-enregistrée. Et c'était
là le
paradoxe d'un dispositif que j'avais conçu pour un public
libre
et actif, où l'expérience physique et sonore
personnelle
était au premier plan, confronté à un
spectacle
d'une durée prédéfinie à la
gestuelle
préparée, où les spectateurs assis se
retrouvaient
dans une posture traditionnelle.