
1986
ZED 
G.R.O.A.
Jean-Robert
Sédano - Solveig de Ory

"
ZED
est une boule cuirassée rayonnant des hyperfréquences.
ZED
se fait entendre dès qu'on l'approche, se tait si on
s'immobilise.
ZED
fonctionne de façon aléatoire, suivant les pas du public,
en créant instantanément des pièces musicales dans
lesquelles on évolue physiquement.
Objet
épidermique et imprévisible, ZED a en mémoire les
critères de base du jeu musical contemporain pour produire ce
son si caractéristique.
ZED
est la première sculpture sonore de l'alphabet réactif du
G.R.O.A.
Réalisée
avec le concours de la délégation aux arts plastiques de
PACA."
Présentée
au cours de l'exposition "Les Machines Sentimentales" du 7 juin au 6
août 1986, à la Chartreuse de Villeneuve Lez Avignon puis
au
Musée des Beaux Arts
de Caen la même année.
En
1986, Serge Tribouillois, commissaire de l'exposition, était
venu
nous voir pour nous parler de son projet "Les Machines Sentimentales".
Nous lui avions proposé une sculpture musicale
réactive,
du nom de Zed.
L'expo n'étant pas payée, nous avions recherché
des financements du
côté de la DRAC de PACA. C'est Olivier Lépine, le
responsable de la
délégation aux arts plastiques qui nous
octroya le budget
nécessaire après de difficiles négociations..
La sculpture était en forme de boule, de un mètre de
diamètre,
recouverte de
plaques de métal et de cuir. Des zones ajourées à
la surface
laissaient passer une
lumière bleue, variant avec les sons produits. Elle était
posée sur un
socle noir qui contenait la régie. Quatre radars
hyperfréquences placés dans
le socle permettaient de connaître les mouvements autour d'elle.
Des
sons électroniques passant rapidement du trés grave au
très aigu et des
percussions aléatoires, sans aucun rythme continu, produisaient
une caricature de
musique sérielle. "Les
critères de base du jeu musical contemporain", c'était
une blague, et
j'aurais aimé que la musique produite soit vraiment inaudible.
Le nom
de la sculpture était également un hommage humoristique
au directeur de
l'IRCAM de
l'époque: Boule Z.
Mais le résultat fut ludique et
finalement agréable
à entendre. Un journaliste du "Monde" trouva même que
c'était la
sculpture la plus onirique de l'expo.
Zed partit
ensuite pour le
musée des Beaux Arts de Caen. Elle fut victime d'un
accident au retour et nous revint fêlée. Ce fut la fin des
aventures
de Zed.




